Dr. Wolfgang Schäuble invité de l’EFaR

C’est avec Wolfgang Schäuble que le Conseil économique de la CDU a ouvert l’année culturelle dans le land de Bade. Invité par le Grossmann Group au nouveau Forum Européen sur le Rhin, le président du Bundestag a rappelé l’importance de l’amitié franco-allemande pour la cohésion de l’Europe et a déclaré que «suite au Brexit, les liens se sont resserrés dans le reste de l’Europe.»

Devant 150 auditeurs des milieux politique et économique, le député CDU au Bundestag pour la circonscription d’Offenbourg a rappelé mardi, dans la salle de théâtre du Forum Européen sur le Rhin (Europäisches Forum am Rhein, ou EFaR), que les liens étroits entre la France et l’Allemagne étaient depuis le début au cœur de la collaboration européenne. Lors de son discours intitulé «Solidarité – Stabilité – Fraternité – Sur l’amitié franco-allemande et la cohésion des nations», Schäuble a réclamé un leadership plus fort de la part de l’Allemagne.

«En cette période de crise que traversent les démocraties du monde entier, nos deux pays voisins doivent resserrer leurs liens» a-t-il déclaré. Il a ajouté que le gouvernement fédéral avait manqué une occasion en s’alignant trop peu sur les différentes propositions de réformes du chef de l’état français Emmanuel Macron.

«Il n’y a qu’ensemble que les États européens pourront construire le monde de demain et s’affirmer face à la concurrence internationale» a rappelé Schäuble. La politique allemande, comme la politique européenne, a-t-il ajouté, doivent travailler plus efficacement à l’avenir si elles veulent rallier les citoyens à leur cause. C’est dans ce contexte que Schäuble a également cité les relations avec la Pologne: «Avant, en Pologne, on avait peur d’une Allemagne trop forte – aujourd’hui, on craint plutôt une Allemagne qui ne s’engage pas assez et qui n’est pas à la hauteur de ses responsabilités.»

Ainsi, même au sein de la grande coalition, Schaüble a déclaré qu’il y avait besoin de davantage de leadership. «Nous ne pouvons pas toujours débattre sans fin de chaque sujet, nous devons livrer des résultats.»

Au nom de Jürgen Grossmann, son porte-parole Ulf Tietge a présenté aux invités le Forum Européen sur le Rhin, dont la construction, après une phase d’autorisation de dix ans, venait de s’achever, ainsi que son rôle en tant que nouveau lieu de rencontre européenne dans la région transfrontalière autour de Kehl. «Nos estimations du nombre de visiteurs indiquent jusqu’à présent que ce seront près de 800 000 personnes qui transiteront par cet endroit tous les ans. Cela dépasse largement nos attentes», a ajouté Tietge. «Cela ne m’étonne pas que ce lieu soit si apprécié» a répondu plus tard Schäuble, se réjouissant de la vivacité avec laquelle l’esprit européen s’incarne dans l’EFaR.

Les invités avaient été accueillis auparavant par Manuel Bohé, porte-parole de l’arrondissement de l’Ortenau au Conseil économique. Ils rassemblaient les membres du Conseil économique de la CDU des trois sections environnantes du land de Bade (Ortenau, Baden Baden/Rastatt et Karlsruhe/Bruchsal) ainsi que des élus de la politique fédérale, régionale et communale. Parmi les participants se trouvaient entre autres Volker Schebesta, député du Landtag, le maire de Neuried Jochen Fischer et des représentants politiques de l’Alsace voisine. L’ensemble du conseil d’administration de la fédération régionale du Bade-Wurtemberg au Conseil économique de la CDU, présidé par Joachim Rudolf, était également présent.

Guido Schumacher, directeur du théâtre BAden ALsace, a fait part des nombreuses opportunités qui s’ouvrent à ce théâtre transfrontalier et bilingue grâce à sa nouvelle salle au bord du Rhin. Les pièces de théâtre franco-allemandes en particulier, ainsi que les pièces alsaciennes, ont trouvé un écho favorable des deux côtés du Rhin.

C’est lors de la séance de questions finale que Schäuble s’est montré au meilleur de sa forme. Il a loué le chancelier autrichien Sebastian Kurz pour son travail politique et a condamné les fausses promesses qui avaient mené à une majorité en faveur du Brexit. Il serait bien possible, selon Schäuble, que cela mène à une dislocation de la Grande-Bretagne. Il a également décrit la complexité du projet consistant à réduire le Bundestag, ou du moins à ne pas le laisser grandir davantage, et a réclamé plus d’engagement dans le monde de la part de l’Europe. Il a ajouté que la question de la migration devait avant tout être résolue, si besoin même par des interventions militaires dans les pays voisins de l’Europe, sans quoi l’Europe risquerait de perdre ses fondements démocratico-libéraux: «Si chacun vient en Europe pour accomplir son rêve, alors l’Europe ne sera bientôt plus un rêve» a-t-il revendiqué, ajoutant que l’Allemagne ne peut pas, malgré la responsabilité que lui confère son histoire, se tenir sans cesse à l’écart. Même sur le territoire allemand, il s’agirait selon lui de devenir plus efficace: quand on a besoin d’une décennie entière pour relier Bâle en train ou pour autoriser un projet comme l’EFaR, que l’on regarde vers la Chine où, face au coronavirus, un hôpital entier peut être construit en l’espace de quelques jours.

«…et son centre trouve bien sûr parfaitement sa place ici – à cet emplacement, et cela ne m’étonne donc pas du tout que l’affluence dépasse vos attentes. J’espère que cette évolution va se poursuivre.»

Dr. Wolfgang Schäuble

Europäisches Forum am Rhein
Am Altenheimer Yachthafen 1
77743 Neuried

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